Chine, partie 4: de Taiyuan à Xi'an avec Manoue et Alain
Mardi 6 aout, nous avons quitté Pékin-Beijing, direction Taiyuan. Train couchette en classe hard-sleeper (pour les plus riches des pauvres ou les plus pauvres des riches). 3couchettes superposees, celle du bas coute la plus chere car il y a la place pour s' asseoir. Et plus vous montez, moins vous pouvez vous asseoir. Condamné à rester allongé. Bon, vu qu'au final c'est pour passer la nuit, dans le fond, ça ne dérange pas plus que ça.
On a fini par arriver à Taiyuan le lendemain matin. Notre hotel était indiqué à 500mètres de la gare. On suit le plan. On marche, on marche...on tourne, on fait demi-tour, on demande à des gens...et finalement apres une bonne demi-heure de détente en portant/tirant nos gros sacs et valises on trouve notre hotel...juste en face de la gare. Il suffisait de traverser la rue en fait...
ATaiyuan, la seule chose "intéressante" à voir est le Temple Jinci. Pour s' y rendre, prendre un bus jusqu'à son terminus. Theorie:45minutes. Réalité:1h.
A la descente du bus, vous vous dites "cool on est arrivé". Mais, on ne voit ni temple ni parc. Par contre, on est accueilli par une horde de taxi. Ils veulent nous amener quelque part mais on comprend pas trop. On finit par saisir que pour 20¥ le mec nous emmene dans un endroit cool et nous redéposera au bus. On accepte. Et là, l'histoire/le drame/la blague commence...
Pour 20¥, ça ne devait être qu'une petite course. Mais pourtant...
Mettez vous en tête la musique de "Taxi" et c'est partiiiiiiiii!!!!!! Le moteur chauffe, le chauffeur s' échauffe puis il accélère. Pour l'instant ça va, c'est presque de la ligne droite. On récupère une dame au passage. Et la voiture réaccélère. On commence à être un peu secoués. Alors on veut mettre nos ceintures de sécurité. Ah non pardon, il n'y en a pas. Plan B: on s' accroche comme on peut.
Ça secoue de plus en plus, le chauffeur ne semble pas connaitre la pédale de frein. On arrive en pleine montagne. Mais où sont les temples??? On sent le traquenard. Ça y'est, Spielberg est dans nos têtes: scénario de persécution, scène1 clap. "Il nous amène dans une cabane perdue en pleine montagne (enfin, si on n'a pas un accident mortel avant dans le ravin), là-bas ses potes vont nous dépouiller, puis nous faire mijoter pour nous cuisiner dans le riz plus tard.". Noooooooooon. On ne veut pas mourir. Ni dans le ravin, ni dans la cabane. En plus Taiyuan n'est même pas une ville connue de Chine, on nous retrouvera jamais.
Pendant que les scénarios défilent dans nos têtes, les kilomètres eux s' enchainent. On n'arrive toujours pas. Le chauffeur s' éclate à voir nos mines un peu décontenancées. Aurait-il ralenti un peu? Non pas du tout.
dans les virages, le mec se penche comme s' il était sur une moto, il passe la tête par la fenetre, ptetre pour admirer le vide.
Qu'est ce que vous dîtes? Il n'est pas prudent? Faux. Avant d'entrer dans un virage et de le prendre comme s' il était à sens unique (cequi n'était bien sur pas le cas), il klaxonne fort et longtemps. Le chauffeur chinois est PRÉ-VE-NANT. Nous on lance quand même (on ne sait jamais), des petites prières à Bouddha histoire de ne croiser personne en face...(ou au moins pas un chauffeur sourd...).
20 bonnes minutes plus tard, nous sommes toujours en vie et entier.
Et là......
Pas de foule, le silence absolu, la nature à perte de vue, des temples à droite à gauche le long d'un chemin. Seul bruit de fond: une petite riviere qui coule. Le bonheur!
Il nous fallait bien ça pour faire redescendre notre taux d'adrénaline^^
(Est ce que je peux mentionner la présence des moines, en tenue traditionnelle à côté de l'encens, en train de jouer à angry birds sur leur smartphone, ou bien ça casse l'ambiance??)
1h de descente. Le sourire est revenu ;-)
L'heure s' écoule. Nous devons rejoindre notre chauffeur pour qu'il nous raccompagne.
A présent, on sait à quoi s' attendre. On s' installe et on s' accroche bien. Mais...mais...oh ça ne secoue presque plus. Aurait-il décidé de nous redéposer en vie et sans fracture?:-) Apparemment, oui. Il a choisi l'option "je les ménage pour mieux leur faire passer ce que je vais leur dire après".
A l'arrivée, on apprend que les 20 ¥ de taxi se transforment en 20 ¥ par personne. Alala quel blagueur ce chauffeur. A l'augmentation du ton de sa voix (et aux 15 personnes que le cri a rameuté), on a compris qu'il ne blaguait pas. Okay, Alain paye et on se casse!
Pour rejoindre le bus, on a traversé un joli petit parc...
où l'on a appris à compter verbalement et avec les doigts en chinois (ils n'ont pas le meme système que nous)
Lendemain matin, petit déjeuner chinois avant de prendre le train pour Pingyao.
90kms au sud de Taiyuan, direction Pingyao.
Encore une fois, on ne passe pas inaperçus...
on reste zen malgré les multiples sollicitations du public. La notoriété est un métier qui s' apprend^^
On arrive dans une charmante petite ville fortifiée. Très peu de voitures circulent à l'intérieur des remparts. Le tuc-tuc électrique sert de moyen de locomotion. La plupart des rues ne permettent qu'une circulation à sens unique ce qui ne semble pas déranger les conducteurs. Frequemment 2 tuc-tuc s' engagent et se retrouvent nez à nez. Là, un jeu de domination débute. Et le perdant a le droit de faire marche arrière. Pingyao ou la ville-marche arriére!
Poir visiter cette petite ville fortifiée et ses 19sites touristiques, on achète le pass. (Moitié prix pour les petites étudiantes françaises bien sur!).
Alain, ici c'est le temple dans lequel vous avez mis une bonne contribution financiere contre une prière et une plaque dorée. (ça peut me faire marrer encore quelque temps cette histoire :-p )
les glaces, ma nouvelle passion à m'en retourner la tete. (je n'y suis pour rien si elle est pas dans le bon sens!)
Notre escapade à Pingyao prend fin. On va prendre un bus pour 6 à 7h de route afin de rejoindre Xi'an notre derniére étape à 4.
Le taxi de l'hotel nous dépose à un péage où nous attendons le bus. (45minutes de retard mais n'oubliez pas, c'est normal ici!).
on attend avecle (gentil) gang des retraités du péage. Ils sont posés, tranquille, à l'aise, ils lisent et discutent.
Le trajet en car a fait appel à notre capacité de zenitude. Parce que entre les sieges qui touchent les genoux (et pourtant on n'est pas des géants), le garçon de 7-9ans qui chouine comme un bébé, le mec qui a passé7h à se racler la gorge puis cracher à côté de lui et celui qui était au téléphone comme s' il était seul au monde...jvous jure, il faut avoir de la réserve de relaxation^^
Bref, peu importe^^
On arrive à Xi'an. On chope un taxi (le seul pour le coup). Et on est tombé sur le seul chauffeur de la ville qui ne connait pas les routes et qui est 2 de tens'. D'habitude c'est des excités du volant, on a envie d'appuyer un peu sur le frein, autant là on se demande si on va pas pousser la voiture pour l'aider. Il était tard, il devait être fatigué! BREF.
Xi'an est une grande ville sympathique. Non loin d'ici a été découverte en 1974 "L'armée en terre cuite". C'est l'activité touristique incontournable de la ville. On se joint alors à un tour organisé pour aller voir ces 2000 statues à taille humaine.
Pour la petite histoire, il y a environ 8000statues en terre cuite. Il y a 2000ans, l'empereur Qinshihuang avait donné l'ordre de faire construire une armée qui le protègerait dans l'au-delà et le rendrait éternel.
Ces statues sont organisées selon le même modèle qu'une vraie armée, réparties en 3sites différents.
Sur les 8000, seules 2000 sont à l'air libre, pourquoi? Les 8000 statues étaient peintes avant d'être enterrées. Lors de leur découverte en 1974 (par des fermiers qui s' étonnaient que rien ne poussait sur ces terres), les statues ont été mises à l'air libre. Mais l'oxydation a petit à petit fait disparaitre les couleurs. Lorsque les scientifiques et archéologues ont remarqué ce regrettable événement, ils ont arrété de déterrer les statues, les laissant à l'abri de l'air et la lumière pour préserver leur état initial.
Qui dit grand site touristique dit boutique. L'art chinois dans toute sa splendeur. Et ce ne sont pas les babioles du métro parisien^^
Cette jolie visite s' est achevée par un petit resto, où un scandale éclata.
La nourriture ici est trés bonne quoiqu'un peu relevée. Par "relevée", entendez "bouche en feu, fumée qui sort de la tête, quelques larmes aux bords des yeux, 2-3degrés de température corporelle en plus... (selon les sensibilités de chacun bien sur).
Ce jour-là, on avait choisi un gros plat pour 4. Margaux a précisé au moins 18 fois "no spicy" (en anglais ou en chinois, ils ont l'habitude cette étrange demande des blancs^^). On nous amène le plat, la serveuse reconfirme à Margaux que le plat ne sera pas épicé. Mais les doutes surviennent lorsqu'on nous mélange le tout. Pleins de petits bouts rouges apparaissent. Alain et moi goutons. C'est très bon...mais ça pique sévère. Le scandale éclate lorsque les serveuses expliquent à Margaux que le "red pepper" ne pique pas. Ah ça non, il ne pique pas, il ARRACHE LA GUEULE pour rester polie. Après explications avec notre guide qui s' est plus ou moins excusée au nom des cuisiniers et serveuses, on est allé manger ailleurs :-/
Cet incident n'a pour autant pas gâché la fin de la journée. Ballade en ville.
un centre commercial avec unplafond animé: de la neige, des pétales de roses qui tombent, des poissons qui nagent, un avion qui décolle, des mongolfières, un requin qui passe, un feu d'artifice...bref, on s' est bien amusé à regarder tout ça! comme les enfants!!!
Et voilà, lundi 12 aout, notre périple à 4 s' achève ici. Les parents remonteront vers Shanghai tandis que Margaux et moi avons pour objectif le sud de la Chine pour se rapprocher de la frontière Vietnamienne.
Ces 10jours ensemble ont vraiment été très agréables et bien marrants!!! Merci pour tout!
La suite au prochain épisode :-)